Le mardi de la 4e semaine de Pâques

Chers Amis,

Je m’empresse de vous faire parvenir les prescriptions de la Conférence des Évêques de France, actualisées après l’intervention de Monsieur le Président de la République et de Monsieur le Ministre de l’Intérieur, ce lundi 16 mars 2020.

Rappels :

 1. Aucune messe (dominicale, de semaine, de funérailles) avec une assemblée, de quelque taille qu’elle soit, ne doit être célébrée. Les églises peuvent rester ouvertes, avec moins de 20 personnes en prière individuelle et à distance les unes des autres.

 2. Si vous jugez possible qu’une messe soit célébrée pour des communautés religieuses bien déterminées, il convient absolument que ce soit sans aucune personne étrangère à la communauté ; que le
prêtre reste à distance des Sœurs. Il serait sage que la communion soit distribuée par une des religieuses.

 3. Pour les obsèques, elles peuvent pour le moment être célébrées dans les églises. L’assemblée devra être inférieure à 20 personnes et celles-ci devront se répartir dans l’ensemble de l’église. Il faut reporter la célébration eucharistique à des temps meilleurs. Seul celui qui préside bénit le corps avec l’eau bénite ; les autres s’approchent et s’inclinent sans toucher le cercueil et font le signe de croix sur eux-mêmes.

 4. Baptêmes, mariages, confirmations, professions de foi, premières communions, sont à reporter à des temps meilleurs.

 5. Pour les scrutins, le Service national SNCC fournit aux diocèses les éléments nécessaires pour les circonstances actuelles.

 6. Les confessions doivent se faire dans des lieux qui permettent un mètre de distance et de ne pas se tenir face à face.

Points d’attention :

 1. Il serait sage de permettre aux prêtres âgés de ne pas participer aux repas communs et donc de leur livrer ou de leur faire porter un déjeuner chaque jour à domicile. Ceux qui habitent une maison commune pourraient prendre leurs repas chez eux. Tout contact avec une personne contaminée oblige à 14 jours de confinement strict ; le risque est grand d’une insuffisance respiratoire qui pourrait ne pas pouvoir être traitée à l’hôpital, faute de matériel.

 2. La visite aux personnes âgées et aux familles en deuil peut se faire, mais sans contact, si possible à bonne distance. Pour cela, le prêtre ou le diacre doit se munir de la déclaration nécessaire «
attestation de déplacement dérogatoire »

 3. Il est nécessaire que les prêtres et les diacres remplacent pour présider les obsèques les laïcs de plus de 70 ans afin de protéger ces derniers.

 4. Les salariés doivent être mis en télétravail autant que possible ou en chômage technique (pris en charge par l’État). Il est capital d’assurer les salaires de mars. Le secrétariat général travaille avec les économes pour que toute information nécessaire à ce niveau soit connue.

 5. Chaque diocèse réfléchit aux moyens d’assurer une animation catéchétique et spirituelle « à distance » pour les enfants et les jeunes. Chaque diocèse mettra en place ce qu’il faut
pour soutenir la vie spirituelle des fidèles dans les semaines à venir jusqu’au dimanche des Rameaux. Les services nationaux SNPLS et SNCC donnent des propositions en ce sens sur leur site internet.

 6. Le canon 1000, § 2 prévoit que, dans la célébration du sacrement des malades, l’onction d’huile puisse être faite non avec le pouce mais avec un instrument, comme un stylet ou une aiguille. Voir Roger van der Weyden, Triptyque des 7 sacrements :  https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/21/Seven_Sacraments_Rogier.jpg


En ce qui concerne la célébration des funérailles, j’ajoute une précision. Dans les cas où il n’est pas possible de respecter les normes prescrites parce que l’assemblée potentielle dépasse le nombre de vingt participants ou parce que, compte tenu des restrictions qui touchent les personnes, aucun ministre ou animateur n’est en mesure d’intervenir, il peut être remis aux familles un schéma de
prière qu’elle pourra utiliser au domicile du défunt, au salon funéraire, au crématorium et/ou au cimetière.

J’espère en terminer avec la transmission de normes et de directives.

À l’occasion de la Saint-Joseph, j’inviterai le diocèse à une démarche spirituelle et à une réflexion sur les événements que nous vivons. Vous devinez qu’ils impacteront la manière dont nous célébrerons cette année la mort et la résurrection du Seigneur.

Je sais que vous êtes plus particulièrement attentifs aux personnes fragiles, à tous les soignants et à celles et ceux qui, au-delà de la maladie elle-même, souffrent et souffriront d’une situation hors norme.

Je vous remercie de donner ce témoignage de la sollicitude de Dieu à l’égard de son peuple qui crie vers Lui et de toute l’humanité blessée.

Soyez assurés, Chers Amis, de mes sentiments très fraternels.

+ Jean-Paul JAEGER.